Les aptitudes cognitives des poissons, poulpes et des requins
D’après les experts, la physiologie du stress chez les poissons ressemble beaucoup à ce qui est observé chez les mammifères et les oiseaux. Des capacités émotionnelles ont aussi été décrites chez plusieurs espèces : des réactions ressemblant à de la peur ont été identifiées. Certaines espèces montrent des comportements sociaux complexes où les individus se reconnaissent entre eux et se comportent différemment avec des individus familiers et non familiers. Pour les épinoches, on parle même du développement de relations de confiance dans la coopération entre individus. Quant aux cichlidés zébrés, certains chercheurs évoquent un attachement affectif entre partenaires sexuels chez ces poissons où les parents élèvent ensemble les petits. L’existence de traits de personnalité différents selon les individus au sein d’une même espèce a été démontrée plusieurs fois. Certains poissons sont capables d’utiliser des outils. Le poisson-ballon réalise des sortes d’œuvres d’art dans le sable pour séduire les femelles. Les mérous et les murènes sont capables de communiquer et de se coordonner pour chasser ensemble. Les labres nettoyeurs semblent être capables de se reconnaître dans un miroir. Cette même capacité est actuellement débattue chez les raies manta. Le labre nettoyeur est même capable de surpasser des grands singes dans certaines tâches intellectuelles précises. En un mot, les poissons sont des êtres « sentients », c’est-à-dire capables de ressentir des choses agréables et désagréables, comme la douleur, la peur et le plaisir. Ce qui leur arrive leur importe, et pour cette raison ils ont droit à un certain respect. Leur sensibilité, bien que moins apparente, n’a rien à envier à celle des animaux terrestres.
Parmi les animaux marins, il en est un qui se distingue par ses 9 cerveaux et ses 500 millions de neurones… Le poulpe ! Ces neurones sont répartis au sein d’un réseau de ganglions, avec un cerveau central et 8 plus petits incrustés dans ses bras. « Cette disposition leur permet d’accomplir des tâches avec leurs bras plus rapidement et plus efficacement, explique Jon Ablett, conservateur au Muséum d’Histoire naturelle de Londres (Sciences et Avenir). De plus, alors que chaque bras est capable d’agir indépendamment – capable de goûter, de toucher et de bouger – le cerveau centralisé est également capable d’exercer un contrôle descendant » sur les cerveaux périphériques.
Les requins disposent, eux-aussi, de capacités stupéfiantes. Parmi elles : « l’électro-réception » qui leur permet de percevoir les champs électriques environnants. Ce « sixième sens » les aide à trouver de la nourriture, y compris lorsque les cinq sens habituels sont inutilisables. Un avantage pour repérer les proies, même dans l’obscurité totale !
Références bibliographiques :
– Fondation Droit Animal (février 2020). Les poissons : une nouvelle priorité pour la protection animale ?
– 30 Millions d’Amis (février 2022). Les animaux, des êtres sensibles et intelligents