Les abeilles, ces insectes sensibles et mathématiciens
Le bonheur du monde dépend de la pollinisation des abeilles et des autres pollinisateurs, tels que les papillons, les chauves-souris et les colibris. Ces insectes assurent la reproduction de près de 90 % des plantes sauvages à fleurs du monde, ainsi que 75 % des cultures vivrières et 35 % des terres agricoles à l’échelle de la planète. Non seulement les pollinisateurs contribuent directement à la sécurité alimentaire, mais ils constituent aussi des leviers essentiels pour la conservation de la biodiversité.
Malheureusement, environ 35 % des pollinisateurs invertébrés, en particulier les abeilles et les papillons, et environ 17 % des pollinisateurs vertébrés, tels que les chauves-souris, sont aujourd’hui menacés d’extinction (100 à 1 000 fois plus élevé que la normale) à cause des activités humaines (agriculture intensive, pesticides, changements climatiques,…etc.).
Si cette tendance se poursuit, les cultures nutritives telles que les fruits, les noix et autres légumes se verront remplacer par des cultures vivrières comme le riz, le maïs et les pommes de terre, favorisant ainsi des régimes alimentaires déséquilibrés.
Aujourd’hui, nous savons que les abeilles voient le monde en couleurs mais avec une sensibilité spectrale différente de la nôtre. Elles possèdent une perception mécanosensorielle et olfactive développée ainsi que des organes spécialisés, capables de détecter des vibrations, des champs magnétiques et électrostatiques et des variations subtiles de la température et de l’humidité. Capables de naviguer dans un environnement complexe et de retourner à la ruche tout comme aux fleurs profitables grâce à plusieurs systèmes de boussole (solaire, lumière polarisée…) elles ont une excellente mémoire spatiale. Enfin, les abeilles communiquent entre elles par des « danses » pour transmettre le lieu des sources de nourriture, par des phéromones et des odeurs qu’elles libèrent pour signaler aux partenaires des situations demandant une action rapide comme la présence d’ennemis.
Dans ces différents contextes et à différents degrés, ces insectes sociaux excellent dans l’apprentissage et la mémorisation.
Les recherches en éthologie avaient démontré que ces insectes savent entre autres dénombrer des objets jusqu’à 5 et même manier le concept du zéro. Mais une étude internationale, publiée le 6 février 2019 dans la revue Science Advances, a révélé que les abeilles sont capables de réaliser des additions et des soustractions.
En conclusion, les aptitudes cognitives et la pollinisation des abeilles doivent nous amener à les protéger pour un monde meilleur.
Références bibliographiques
– Nations Unies (mai 2021). Journée mondiale des abeilles
– Pour La Science (novembre 2021). Les abeilles, ces insectes formidables
– Le Temps (février 2019). Les abeilles ont la bosse des maths