Le véganisme pour la protection de la planète
L’élevage, l’alimentation carnée, les produits des industries cosmétiques et textiles (fourrure, cuir, laine,…etc.),…. sont les principales causes des problèmes environnementaux (les émissions de gaz à effet de serre, la pollution et la raréfaction des réserves d’eau, la déforestation, l’appauvrissement des sols et la destruction des écosystèmes, la pollution des océans,….etc.) dans le monde.
Heureusement, le véganisme protège naturellement la planète et garantit un meilleur avenir aux générations futures.
Impact environnemental de l’élevage
Epuisement et pollution les ressources en eau
Dans l’élevage, le gaspillage d’eau prend plusieurs formes :
- La consommation d’eau directe des animaux : une vache en lactation consomme environ 100 litres d’eau par jour.
- Le nettoyage des structures d’élevages, d’abattage et de transformation de la viande, ce qu’on peut appeler « eau grise ».
- L’éventuelle irrigation des surfaces de pâtures ou de production d’aliments destinés aux animaux.
À ces usages il est parfois ajouté l’eau des précipitations reçue par les surfaces agricoles de pâtures ou de production d’aliments pour animaux, ce qui permet de calculer l’eau virtuelle consommée pour la production de viande.
Au niveau de la ressource en eau, l’élevage nécessite beaucoup plus d’eau que les cultures pour une production alimentaire équivalente. Ainsi, la production d’1 kcal d’origine animale a une empreinte eau de 2,5 litres en moyenne, contre 0,5 litre pour 1 kcal d’origine végétale.
L’élevage est aussi la cause de la pollution des cours d’eau et nappes phréatiques, en raison des rejets animaux et humains : les antibiotiques et les hormones absorbés par les animaux se retrouvent dans leurs urines et déjections, tandis que les engrais et les pesticides utilisés pour les cultures fourragères s’introduisent dans les sols jusqu’aux réserves d’eau souterraines.
Selon une étude, à l’ouest des États-Unis le pâturage intensif du bétail a eu un impact négatif sur 80 % des cours d’eau et des habitats des rivières. Cela se traduit par une augmentation de la température, de la turbidité, des concentrations en phosphates, en nitrates, et par une réduction de la quantité d’oxygène dissout et de la biodiversité. Une autre étude indique qu’à l’est des États-Unis la production de déchets des élevages porcins a également causé une eutrophisation de grande échelle, incluant le Mississippi et l’océan Atlantique.
L’eutrophisation, c’est-à-dire l’accumulation dans l’eau des nitrates, du phosphore et d’autres nutriments, est responsable de la prolifération des algues vertes et de la dégénération des récifs coralliens. Cette eutrophisation cause la mort de nombreux animaux sauvages aquatiques (Ménesguen et al., 2001) et de quelques animaux domestiques. L’élevage y contribue de façon directe par les rejets de lisiers et indirecte par l’excès d’engrais apportés aux cultures de céréales destinées à nourrir le bétail. La gestion des déjections animales dans les élevages intensifs provoque l’infiltration (lessivage) des nitrates et des agents pathogènes dans les nappes phréatiques, qui met souvent en péril les réserves d’eau potable (FAO, 2005).
L’élevage de poulets cause également d’importants besoins en eau. Il faut ainsi plus de 6 000 L d’eau (hors eau de pluie) pour produire 1 kg de protéines de viande de poulet, alors que les protéines végétales en nécessitent environ 15 à 30 % de moins. Enfin, à l’instar de l’élevage porcin, l’élevage de volailles contribue significativement à la pollution des eaux. En effet, en se décomposant, les déjections des animaux produisent de l’azote, source de pollution microbienne et responsable de la prolifération d’algues lorsqu’il est rejeté dans les eaux.
Les émissions d’ammoniac (NH3) sont à 95 % d’origine agricole, dont 80 % proviennent de l’élevage (Portejoie et al., 2002). Ce gaz très soluble dans l’eau se dissout dans les précipitations sous forme d’ammonium (NH4+), un ion acide, l’une des principales causes des pluies acides.
Les pluies acides perturbent la photosynthèse (les plantes utilisent la lumière pour se nourrir) et détruisent les éléments nutritifs du sol, causant le dépérissement forestier. Le dernier rapport européen de l’ICP Forests indique une acidification croissante des sols forestiers en Europe : à l’exception des sols très acides qui sont en recul, tous les autres sols acides le deviennent de plus en plus. En raison d’un trop grand apport en azote, 14 % des sols forestiers présenteraient des déséquilibres au niveau de leur composition, à cause notamment des émissions d’ammoniac. La situation française semble être l’une des pires. (Commission Européenne, 2011). Les lacs, les fleuves, les ruisseaux et les rivières sont eux aussi altérés par les pluies acides : on observe une réduction et une disparition d’espèces aquatiques, très sensibles au changement de pH (EPA, 2012).
Utilisation des terres, famine et malnutrition dans le monde
Le cheptel mondial d’animaux terrestres s’élève à 75 milliards. Autrement dit, pour un humain il y a 10 animaux d’élevage. Un poids considérable pour l’environnement.
La production mondiale de viande était de 317 millions de tonnes en 2016, en constante augmentation, (FAOSTAT) tandis que la production de lait était de 818 milliards de litres en 2015. Or, pour entretenir autant d’animaux (61 % de la biomasse des mammifères sur Terre – The biomass distribution on Earth), la demande en céréales augmente de manière considérable, les céréales étant de plus en plus l’aliment de base du bétail, au détriment de l’herbe, des résidus de culture et des déchets alimentaires comme auparavant.
C’est pourquoi, “les pâturages et les terres arables consacrés à la production de fourrages représentent plus de 80 % de l’ensemble des terres agricoles mondiales. Les cultures fourragères occupent un tiers de l’ensemble des terres arables, tandis que la superficie totale des terres utilisées pour le pâturage équivaut à 26 pour cent de la surface terrestre libre de glace.” (FAO)
L’élevage augmente également l’empreinte phosphore de l’humanité puisque le phosphore, utilisé dans les engrais pour les céréales des animaux, provient principalement de l’extraction minière et constitue donc une ressource non renouvelable qui est, de surcroît, répartie de façon inégale dans le monde.
Les militantes anti-viandes considèrent que la production de viande empiète sur l’environnement et sur la disponibilité alimentaire des plus pauvres. Ainsi, selon Doan Bui, la production de viande a été multipliée par cinq entre les années 1950 et les années 2000 ; 80 % de l’alimentation animale vient de cultures qui conviendraient à l’alimentation humaine et 60 % de la production mondiale de céréales est consacrée à l’élevage industriel, alors qu’elle pourrait être utilisée pour alimenter les 850 millions d’humains victimes de malnutrition. Ces conclusions ont avant tout une valeur symbolique car elles ne prennent pas en compte la complexité des contraintes socio-économiques, climatiques et pédologiques.
L’augmentation brutale du prix des matières premières agricoles a certes provoqué des troubles durant la crise alimentaire mondiale de 2007-2008, mais elle n’a pas pour autant provoqué de famine malgré la multiplication par 3 du prix des principales céréales. Ce paradoxe s’explique par le fait que ce sont en majorité des agriculteurs des pays les plus pauvres qui souffrent de la faim et de la malnutrition : ils ne s’alimentent pas sur le marché mondial mais sur leur propre exploitation qui doit assurer leur besoin alimentaire et dégager un surplus qu’ils commercialisent localement pour obtenir un revenu complémentaire. La famine et la malnutrition endémique s’explique alors par le rendement trop faible de ces exploitations, les difficultés d’accès au foncier et les pertes après récolte. L’origine de cette brusque augmentation de la demande agricole est aujourd’hui attribuée à la demande en biocarburant : le faible cours des céréales et des oléagineux, couplé aux subventions, notamment aux États-Unis, a rendu ces produits moins couteux que le pétrole, ce qui a accru la demande.
Déforestation
Selon l’Organisation des Nations unies, « la déforestation induite par l’élevage est l’une des principales causes de la perte de certaines espèces animales et végétales uniques dans les forêts tropicales d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, ainsi que de la libération de carbone dans l’atmosphère. »
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) considère que « la production extensive de bétail est l’un des principaux agents de la destruction des forêts tropicales d’Amérique Latine, ce qui provoque des dégâts environnementaux considérables dans la région ». Une étude antérieure de la FAO avait établi que 90 % de la déforestation était due à des pratiques agricoles non durables. Sur-pâturés, ces terrains perdent leur capacité à supporter la production animale, ce qui rend nécessaire davantage d’expansion agricole. En 2008, 20 % des zones forestières initiales d’Amérique centrale et 38 % de l’Amazonie ont été abattus pour l’élevage des bovins.
En 2009, une étude de l’ONG Greenpeace pointait l’élevage intensif de bovins comme la principale cause de déforestation en Amazonie. « Au cours des dernières années, un hectare de forêt primaire amazonienne a été détruit toutes les 18 secondes en moyenne par les éleveurs de bétail », selon Greenpeace. L’élevage du bétail est ainsi responsable d’environ 80 % de la destruction de la forêt amazonienne et de 14 % de la déforestation mondiale chaque année, contribuant ainsi largement aux émissions de gaz à effet de serre.
L’élevage de poulets est aussi responsable de la déforestation car leur alimentation est constituée pour un quart de soja qui est massivement importé du Brésil. L’alimentation représente en moyenne 75 % de l’impact environnemental lié à la production d’un kilo vif de poulet, loin devant le bâtiment d’élevage, les effluents et le transport des animaux.
Destruction de la biodiversité
L’élevage, et notamment l’élevage industriel est responsable d’une grande part de la perte de biodiversité dans le monde ces dernières décennies. Plusieurs facteurs liés à l’élevage sont liés à cette perte de biodiversité mondiale :
- La déforestation : la transformation de zones forestières, et en particulier de forêts primaires, en zone de pâturage ou de production de nourriture animale représente une grande perte de biodiversité, car on transforme des habitats naturels riches et très diversifiés en zone de monoculture ou de pâturage, à la biodiversité plus pauvre. On estime par exemple que 40 % de la forêt amazonienne aura disparu d’ici 2050 si les tendances agricoles actuelles se poursuivent.
- La pollution des sols et des habitats naturels : les rejets d’intrants chimiques, d’azote et de phosphore dans les sols et les eaux dégradent les habitats naturels et contribuent ainsi à l’endommagement de la biodiversité, animale comme végétale.
- La fragmentation des habitats naturels : la réduction de la surface et de la continuité des parcelles d’habitat naturel pour les besoins de l’élevage ou de l’agriculture fourragère réduit l’habitat des espèces endémiques et contribue à leur disparition ou leur réduction, car elles ne peuvent plus interagir correctement avec leur environnement ni trouver de la nourriture en abondance.
Dangers sur le climat
L’élevage est la principale source d’émission de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O) qui sont deux gaz à effet de serre plus puissants que le dioxyde de carbone. L’Institut national de la recherche agronomique (INRA) estime que l’élevage compte pour 80 % des émissions de GES du secteur agricole mondial. Selon l’INRA, le méthane (qui provient pour la quasi-totalité de l’activité biologique de l’animal) représente à lui seul près de 60 % du pouvoir réchauffant des émissions de GES liées à l’élevage contre 25 % pour le N2O (issu principalement de la fertilisation azotée et des effluents d’élevage) et 15 % pour le CO2 (issu principalement de la consommation de carburant pour le fonctionnement de la ferme et la production d’intrants).
Certaines ONG et scientifiques soutiennent sur la base de ces études que la consommation de viande doit être réduite afin de diminuer les rejets de GES. Reijnders et Soret concluent que les impacts environnementaux sont 4 à 100 fois plus importants lors de la production d’une unité de protéine animale moyenne que la production d’une unité de protéine de soja.
Enfin, l’élevage est également destiné à produire les produits laitiers. En 2008, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime ainsi à plus de 1,5 milliard le nombre de bovins sur Terre, produisant environ 60 millions de tonnes de viande bovine, mais également près de 720 millions de tonnes de lait. Cette production de lait générait 4 % des rejets de GES en 2010 d’après la FAO, pour une disponibilité de 100 litres de lait par an et par humain.
Selon un rapport de Greenpeace publié en mars 2018, les gaz à effet de serre (GES) issus de l’élevage (en tenant compte du changement d’affectation des sols) représentent 14 % des émissions globales anthropiques, ce qui est comparable aux émissions du secteur des transports. L’ONG estime que la production de viande (ainsi que les produits laitiers) menace 6 des 9 limites planétaires, qu’elle représente jusqu’à 80 % de la surface des terres agricoles, et qu’elle est la source de 80 % de la déforestation de la forêt amazonienne.
La viande de bœuf est la denrée produisant, de loin, le plus d’émissions de gaz à effet de serre. Viennent ensuite la viande et le lait des petits ruminants et le lait de vache, la volaille et la viande porcine (Gerber P.J. et al., 2013). Malheureusement, la viande et les produits laitiers font partie des produits qui progressent le plus rapidement dans le régime humain au niveau mondial. Les produits végétaux, y compris ceux à qualité nutritionnelle comparable aux produits animaux, ont une empreinte nettement plus légère sur le climat. La production de poisson porte sa propre part de responsabilité car les activités de pêche, en réduisant la biodiversité marine, compromettent la capacité des océans à réduire l’effet de serre. En effet, les écosystèmes marins sont de véritables « puits de carbone », c’est-à-dire des entités capables de séquestrer une partie du gaz carbonique atmosphérique.
Par rapport à la production de viande de poulet, on estime que pour produire 1 kg de poulet, 7 kg de CO2 sont émis ! C’est certes moins que pour l’élevage bovin, mais si l’on multiplie ce chiffre par le nombre d’animaux concernés, le résultat est très inquiétant.
L’agriculture extensive est généralement présentée comme une solution aux problèmes environnementaux générés par notre système alimentaire. Bien sûr, l’agriculture extensive, voire biologique, a d’énormes avantages environnementaux mais, pour ce qui est du changement climatique, les élevages extensifs sont responsables de plus des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre de l’élevage (Steinfeld H. et al., 2006). Cela s’explique par les surfaces mobilisées par ces élevages (qui résultent souvent de la déforestation) et, pour les ruminants, par le fait que ces animaux émettent plus de méthane que ceux élevés en élevage intensif en raison de leur régime alimentaire fondé sur l’herbe. Certes, les prairies permettent le stockage du carbone. Cependant, celui-ci est largement annulé par les émissions de méthane des animaux qui y paissent. En outre, il vaudrait mieux y laisser pousser des arbres puisque les prairies sont quatre fois moins efficaces que les forêts pour séquestrer le carbone (INRA, 2008).
En 2030, sans transition vers des repas bien plus végétalisés, l’élevage devrait représenter de 37 % à 49 % du budget maximum d’émissions de gaz à effet de serre acceptable pour rester en dessous de 2°C ou 1,5°C respectivement (Harwatt Helen, Climate Policy, 11/2018).
De plus en plus de scientifiques appellent alors à une réduction globale de la consommation de viande et de produits laitiers.
Pollution atmosphérique
- Émissions d’ammoniac
Selon la FAO, le secteur de l’élevage représente 64 % des émissions d’ammoniac dues aux activités humaines et contribue ainsi aux pluies acides : bien que l’ammoniac contribue à augmenter le pH de l’eau de pluie en se dissociant en ammonium, ce dernier favorise une fois au sol l’acidification du milieu. Selon la Commission européenne, en 1999, les déjections animales étaient à l’origine de 80 % des émissions d’ammoniac d’origine agricole, contribuant ainsi à l’acidification des sols et de l’eau.
En outre, l’ammoniac participe significativement à la formation de particules qui peuvent perdurer dans l’atmosphère pendant plusieurs jours et ainsi être transportées sur de longues distances (plusieurs centaines de kilomètres). Les émissions d’ammoniac contribuent ainsi à la formation des pics de pollution.
- La pollution au nitrate et au phosphore
L’élevage génère des déjections animales riches en azote et phosphore, minéraux impliqués dans deux phénomènes environnementaux perturbant les écosystèmes : l’eutrophisation et la prolifération d’espèces nitrophile.
Ces pollutions apparaissent dans les cas suivants :
- L’existence d’un déséquilibre entre la surface d’application des déjections et la quantité appliquée : les animaux ne produisent pas de minéraux mais rejettent ceux apportés par l’aliment. Si l’agrosystème d’une ferme ou d’une zone est auto suffisant, l’élevage ne va pas provoquer de surplus minéral. Par contre, une zone qui concentre un grand nombre d’élevages qui importent de grandes quantités d’aliments exogènes est structurellement polluée.
- Le second cas est l’application des déjections en période de lessivage ou de percolation des terres. Un fumier ou un lisier appliqué sur un sol nu l’hiver ne sera pas absorbé par la végétation en dormance mais sera emporté par les précipitations. De même, en plein été, en l’absence de culture en place l’épandage est inutile, les minéraux étant lessivés en cas d’orage. Pour éviter cette fuite d’azote, la réglementation interdit l’épandage en cas de pluie, de gel, de neige.
- Le dernier cas est la fuite de matière durant le stockage des déjections en maturation ou en attente d’épandage.
Problèmes des industries textiles et cosmétiques sur l’environnement
À part les dangers de l’élevage sur l’environnement, le cuir, la laine, la fourrure et les produits cosmétiques tuent la planète.
Le cuir
Selon le rapport Pulse of the Fashion Industry, le cuir est la matière la plus nocive à l’environnement parmi les textiles, avec un impact deux fois supérieur à celui des fibres telles que l’acrylique et le polyester.
La demande de cuir alimente également la destruction de la forêt amazonienne, car les entreprises brésiliennes de viande de bœuf continuent de fournir du cuir aux grandes marques et détaillants mondiaux de mode.
À l’instar de la fourrure, le cuir est chargé de produits chimiques pour éviter qu’il ne se décompose dans l’armoire de l’acheteur. Sels minéraux, formaldéhyde, dérivés de goudron, colorants à base de cyanure et autres substances dangereuses sont quotidiennement utilisés lors du processus de tannage. Les eaux usées et les déchets solides (comme les peaux) provenant des tanneries sont souvent relâchés dans les rivières, berges de rivières ou à proximité des champs, polluant les eaux et les sols. En 2012, la Blacksmith Institute, une ONG, qui travaille pour réduire la pollution dans les pays en voie de développement, a inclus les tanneries parmi les dix industries les plus toxiques à l’échelle mondiale. Parce que la production de cuir est si dangereuse, le processus a été abandonné dans la plupart des pays européens et aux USA, et les opérations sont délocalisées, ce qui revient à mettre en danger la santé des gens dans d’autres endroits du monde pour permettre aux gens des pays riches de continuer de porter des gants et chaussures en cuir.
La laine
La production de laine est un véritable cauchemar écologique. Selon le rapport « Pulse of the Fashion Industry », la laine de mouton est l’une des cinq matières les plus polluantes.
L’élevage de moutons, comme celui de bovins, génère d’immenses quantités de gaz à effet de serre, qui sont à l’origine du réchauffement climatique.
- L’élevage de moutons a une large empreinte carbone
Les moutons mangent beaucoup – et lorsqu’ils digèrent leur nourriture, des gaz s’accumulent dans leur intestin et doivent être expulsés, libérant d’énormes quantités de méthane dans l’atmosphère – un seul mouton peut produire environ 30 litres de méthane par jour. Au Royaume-Uni, le grand nombre de moutons (plus de 30 millions) a été identifié comme un contributeur majeur au changement climatique, et en Nouvelle-Zélande, les gaz émis par les animaux – principalement les moutons – représentent plus de 90% des émissions totales de méthane du pays.
Le fumier de moutons et d’autres animaux élevés dans les exploitations agricoles a considérablement contribué à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère au cours des 250 dernières années. Et en plus de polluer l’air, les excréments d’ovins polluent également les terres et l’eau, provoquant l’eutrophisation ; un grave problème écologique qui survient lorsque les déchets qui ruissellent jusque dans les cours d’eau entraînent une croissance excessive des végétaux dans les systèmes aquatiques. Cela étouffe les animaux qui y vivent en réduisant les niveaux d’oxygène dans l’eau et est la principale cause du développement de « zones mortes ».
- La production de laine mène à la déforestation
La production de laine engloutit de précieuses ressources naturelles. Les experts en écologie soulignent de plus en plus l’impact négatif de l’élevage ovin sur les terres.
Pour laisser la place au pâturage des moutons, on défriche les terres et coupe des arbres. Cela entraîne une augmentation de la salinité des sols, de l’érosion et une diminution de la biodiversité.
Plus de terre pour les moutons signifie moins de terre pour les autres animaux. En Angleterre et au pays de Galles, l’élevage a dépouillé la faune locale – comme les aigles et les lièvres de montagne – de la quasi-totalité des hautes terres. Si nous arrêtions d’exploiter les moutons, ces terres pourraient être rendues à la nature, ce qui permettrait de rétablir des forêts, des zones humides et d’autres habitats naturels vitaux qui hébergent des animaux sauvages.
- Les méthodes de production épandent des produits chimiques toxiques
Les pesticides et les insecticides sont souvent utilisés pour traiter les moutons afin de les débarasser de parasites. Une fois que les moutons ont été tondus, leur laine est nettoyée et lavée à l’aide de substances chimiques, qui peuvent également contaminer les sources d’eau à proximité. Au pays de Galle, les pesticides utilisés par les élevages ovins ont été cités comme cause principale de la baisse du nombre de truites dans la rivière Teifi, et l’utilisation de dangereux de produits chimiques organophosphorés au Royaume-Uni dans les années 90 a provoqué de graves problèmes de santé chez des centaines d’éleveurs de moutons.
La fourrure
L’industrie de la fourrure ne se contente pas de faire vivre un enfer aux animaux avant de leur arracher la peau. Elle est également préjudiciable à la planète. Il n’y a rien de « naturel » dans le fait de porter de la fourrure, et, à chaque étape de sa production, la fourrure nuit à la planète. Pour éviter le phénomène de putréfaction qui démarre avec la mort des animaux, les producteurs les aspergent d’un cocktail de produits chimiques dangereux comme le formaldéhyde et le chrome. La Banque Mondiale a même classé l’industrie de la fourrure comme une des pires au monde à cause de la pollution aux métaux toxiques qu’elle provoque. Les substances dangereuses utilisées pour traiter la fourrure peuvent avoir des conséquences désastreuses sur les sources d’eau potable. Ils sont également très nuisibles à la santé des ouvriers qui travaillent sur les sites de traitement des fourrures, entraînant maladies de peau et cancers.
Une étude portant sur les élevages de visons en Europe a déterminé l’impact de la production de fourrure sur 18 problèmes environnementaux différents, tels que la crise climatique, la pollution à l’ozone et l’utilisation de l’eau et des sols. Pour 17 de ces 18 problèmes, la fourrure s’est avérée être bien plus nocive que toute autre matière. La production d’un kilogramme de fourrure a un facteur d’équivalence en dioxyde de carbone (CO2e) d’environ 130 à 140 kilogrammes, contre environ 6 à 7 kilogrammes de CO2e pour un kilogramme de fausse fourrure. Les élevages de visons, par exemple, génèrent des tonnes d’excréments contenant du phosphore qui se déversent dans les cours d’eau et causent des émissions nuisibles d’oxyde d’azote et d’ammoniac.
Une étude indépendante réalisée en 2013 par CE Delft Report a démontré que les conséquences environnementales de la production de vraie fourrure sont toujours plus lourdes (jusque 10 fois plus) que celles de la fausse fourrure et du textile non animal.
Les produits cosmétiques
Les tests de cosmétiques sur les animaux, que ce soit pour les produits finis ou leurs ingrédients, ne sont ni scientifiques, ni humains, ni éthiques. Un seul test pour un ingrédient cosmétique peut utiliser plus de 1 000 rats ou lapins. On estime qu’au moins 300 000 animaux sont utilisés chaque année dans des tests de produits ou d’ingrédients cosmétiques rien qu’en Chine, donc le total mondial est beaucoup plus élevé.
Les sources de pollution liées à l’industrie cosmétiques sont multiples : les processus de fabrication, le packaging, les matières premières exploitées et l’utilisation même de ces produits peuvent avoir un impact nocif non négligeable sur l’environnement… La fabrication industrielle cosmétique est synonyme de pollution des sols, des nappes phréatiques, d’émission de CO2, etc. Un grand nombre d’industries utilisent des procédés nocifs tels que l’éthoxylation (technique utilisée pour obtenir des agents moussants), la pétrochimie (fabrication des huiles minérales). L’extraction, le transport et le raffinage du pétrole présentent un bilan écologique désastreux. De nombreux composants des cosmétiques sont des polluants aquatiques ou aériens non biodégradables et agressifs pour la faune et la flore. Des particules nocives sont libérées après utilisation et persistent dans l’environnement, dans les eaux usées (produits rincés comme le dentifrice, le gel douche, le shampoing, etc.). C’est notamment le cas des micro-billes de plastique qui mettent plusieurs centaines d’années à se dégrader. On les retrouve notamment dans : les produits de gommage, le silicone, les shampoings…etc.
La solution, c’est le véganisme
Un végane exclut tous les produits d’origine animale de son alimentation (viande, poisson, coquillages, lait, œufs ou miel entre autres), de son habillement (fourrure, cuir, laine, soie, plumes) et de quelque autre domaine que ce soit (cosmétiques, loisirs, etc.).
Sur la base de cette définition, il est clair que le véganisme assure naturellement le bien-être de la planète.
D’ailleurs, selon le Groupement intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : « Toutes les études [prises en compte dans ce rapport] concluent que les régimes comprenant une moindre part de produits animaux (viande, œufs, laitages) sont moins émetteurs de gaz à effet de serre et moins consommateurs de terres, et représentent une amélioration en termes de nutrition, par rapport aux régimes actuels. Moins les régimes contiennent de la viande, moins ils ont d’impacts environnementaux. Les régimes les moins émetteurs de gaz à effet de serre sont les régimes véganes, suivis des régimes sans viande et ceux sans viande rouge. » (rapport issu de la rencontre d’experts du GIEC en mai 2015 sur le changement climatique, l’alimentation et l’agriculture) (GIEC, 2015).
Par rapport à l’industrie du textile et des cosmétiques, des alternatives véganes et durables existent depuis des années. Des producteurs travaillent avec des matières innovantes et durables pour le bien-être animal, la protection de la planète et la satisfaction des consommateurs.
Références bibliographiques
– Peta France (avril 2021). Peta répond à vos questions sur l’expérimentation animale pour les cosmétiques
– Bons Plans Ecolo. Quel est l’impact de l’industrie cosmétique sur notre environnement. https://bonsplansecolo.fr/quel-est-limpact-de-lindustrie-cosmetique-sur-notre-environnement
– Peta France (septembre 2019). La Paris Fashion Week salie de « boue toxique » pour souligner l’impact environnemental du cuir
– Peta France. L’industrie du cuir. https://www.petafrance.com/nos-campagnes/habillement/lindustrie-du-cuir/
– Peta France (mars 2019). L’impact désastreux de la laine sur la planète
– Peta France. La barbarie du commerce de la fourrure. https://www.petafrance.com/nos-campagnes/habillement/la-barbarie-du-commerce-de-la-fourrure/
– Peta France (septembre 2020). Paris Fashion Week : la fourrure propage des pandémies
– Notre-Planete.info (octobre 2021). Manger trop de viande est une aberration pour l’environnement et la santé
– Viande.info. Gaspillage et pollution de l’eau
– Association Végétarienne de France. Gaz à effet de serre et élevage industriel
– Wikipédia (décembre 2021). Impact environnemental de l’élevage
– Cnews (mai 2021). La consommation de viande, première cause du réchauffement climatique – Textile Addict (décembre 2020). Les dessous de l’industrie textile
L214. L’impact de l’élevage des poulets sur la santé et l’environnement. https://www.l214.com/animaux/poulets/impact-de-lelevage-des-poulets-sur-la-sante-et-lenvironnement/