Bien-être animal
Pourquoi valoriser les alternatives aux expériences sur les animaux ?

Pourquoi valoriser les alternatives aux expériences sur les animaux ?

Dans le monde, des millions d’animaux sont maltraités jusqu’à la mort dans les expériences de laboratoire pour le bonheur des humains chaque année. Il s’agit notamment de souris, de poissons, de rats, de cobayes, de lapins, de chats, de chiens, de singes,…etc.

Malgré l’engagement d’une interdiction dans l’Union européenne, les animaux souffrent toujours dans des tests de produits cosmétiques.

L’expérimentation sur les animaux n’a pas sa raison d’être !

Comme l’humain, les animaux sont des êtres sentients, intelligents et sociables qui méritent le bonheur loin des cruautés dans les laboratoires de recherche.

Pourtant, environ 10 millions d’animaux sont traités comme des équipements de laboratoire jetables et utilisés dans des expériences en Europe chaque année, où ils sont fréquemment soumis à des tests pénibles et douloureux avant d’être tués. En France, ce sont 1,64 millions de procédures qui ont été menées sur des animaux en souffrance en 2020. Parmi ces procédures, 14 % ont été classifié comme étant sévères, ce qui signifie que les animaux qui subissent ces expériences éprouvent de graves souffrances et que la procédure peut aboutir à l’épuisement de l’animal, voire à sa mort. Par exemple, une expérience dans laquelle des chiens seraient forcés de courir sur un tapis roulant jusqu’à ce qu’ils s’effondrent, pourrait être classée comme sévère. D’autres expériences sévères pourraient consister à pomper des substances toxiques directement dans l’estomac de rats, jusqu’à ce que le rat meure, empoisonné par la substance. En d’autres termes, des souffrances inimaginables sont infligées à des animaux innocents.

Cependant, des études montrent que plus de 90 % des découvertes scientifiques fondamentales très prometteuses – dont la majeure partie implique des expériences sur les animaux – n’aboutissent pas à des traitements pour les humains. Pour certaines maladies telles que le VIH/SIDA ou les accidents vasculaires cérébraux, le taux d’échec des nouveaux médicaments prometteurs développés sur des animaux est de 100 %. Nous avons désespérément besoin d’une nouvelle façon de développer et d’évaluer les traitements susceptibles de sauver des vies.

Il est de plus en plus reconnu que les animaux constituent rarement des modèles pertinents pour le corps humain. Des méthodes modernes, dont des tests sophistiqués utilisant des cellules et tissus humains (les méthodes in vitro), des modèles informatiques (parfois appelés modèles in silico) et des essais cliniques avec des volontaires humains, sont bien plus précises et fiables.

Quelles expériences ? De quoi s’agit-il ?

Les expériences sur les animaux recouvrent une réalité extrêmement variée, autant dans les domaines concernés, dans le type de procédures, dans le niveau de douleur infligée, la durée, que pour les espèces concernées. C’est pourquoi il est délicat de l’expérimentation animale « en générale », tant les procédures sont différentes pour les animaux.

Contrairement au préjugé, les expériences ne sont pas classifiées en fonction de leur application finale : il n’y a pas d’expériences « pour les cosmétiques » et d’autres « pour les médicaments », mais des domaines qui varient selon une autre typologie : la toxicologie, les exigences réglementaires, l’enseignement, la recherche fondamentale, la recherche appliquée, etc.

Les expériences sont classées par type de « sévérité » : légère, modérée, sévère et sans réveil. Il faut savoir que cette typologie varie d’un pays à l’autre au sein de l’Union européenne : ainsi, il est compliqué de comparer les statistiques entre les États de l’UE car certaines procédures « modérées » peuvent être classifiées « légères » en fonction des États. Vous noterez que certaines expériences « modérées » sont déjà particulièrement douloureuses, ce qui ne manque pas d’interroger sur la pertinence des critères choisis.

Les statistiques ci-dessous concernent uniquement la France. Les dernières statistiques publiées sont celles de 2020 et ne sont pas prises en compte dans cette infographie.

L’expérimentation animale pour les cosmétiques est toujours autorisée !

Les expérimentations sur les animaux pour les produits cosmétiques et leurs ingrédients ont été interdites en Europe en 2009, et une interdiction de la vente de cosmétiques testés sur les animaux est en place depuis 2013. Cependant, cette promesse d’une Europe dans laquelle les animaux ne souffriraient plus ni ne mourraient plus pour des cosmétiques n’a pas été tenue et ces êtres sensibles, y compris des mères gestantes, continuent d’être gavés de force ou forcés d’inhaler des ingrédients pour les cosmétiques.

En effet, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) exige de nouveaux tests sur les animaux pour certains ingrédients, sous le couvert d’une autre règlementation européenne concernant les produits chimiques, le règlement REACH, même pour des substances qui sont utilisées en toute sécurité depuis des décennies.

Depuis l’interdiction des tests, au moins 63 substances exclusivement utilisées dans les produits cosmétiques ont été testées sur des animaux. Cela peut sembler peu, mais un seul test peut nécessiter l’utilisation de plusieurs centaines d’animaux, et généralement l’agence ne demande pas un seul test pour prouver la sécurité d’une substance, mais plusieurs. Cela signifie que des milliers d’animaux ont déjà souffert et sont morts lors de tests cosmétiques depuis l’interdiction. Et l’ECHA continue de demander que des milliers d’autres animaux soient utilisés dans de tout nouveaux tests.

Les cruautés animales pour les tests chimiques

  • Des mères et des bébés à naître tués

Rita*, une ratte, a été forcée de consommer une substance testée tous les jours pendant sa gestation. La veille de la mise-bas, elle et ses trois bébés à naître ont été tués et disséqués. Pour tester une seule substance, des centaines de mères comme Rita peuvent être tuées. Et ces tests ne sont même pas fiables.

Rita n’avait pas à mourir dans ce test cruel car les méthodes modernes utilisant des cellules humaines offrent un moyen plus précis de mesurer la nocivité d’une substance pour les bébés en développement.

Prenons l’exemple du test biologique du cancer chez les rongeurs, un test conçu pour déterminer si un produit chimique provoque un cancer chez l’être humain. Dans un seul test, plus de 400 souris ou rats sont forcés d’ingérer ou d’inhaler des produits chimiques tous les jours pendant une période pouvant aller jusqu’à deux ans, puis sont tués pour évaluer les effets de l’exposition chimique. Pourtant, plus de 50 ans de données montrent que ce test n’est pas fiable et ne permet pas de prévoir les réactions chez les humains.

  • La peau des lapins brûlée par des produits chimiques

Les expérimentateurs ont rasé une partie de la fourrure du dos de Bella*, une lapine, et ont appliqué le produit chimique directement sur sa peau sensible. Ils voulaient vérifier la gravité de la réaction. Une fois ce test angoissant terminé, Bella a été tuée.

Une comparaison des données issues des tests sur les lapins et des tests sur la peau humaine pour 65 substances a révélé que 45 % des classifications du potentiel d’irritation chimique basées sur les tests sur les animaux étaient incorrectes.

Si les expérimentateurs avaient utilisé des approches non animales au lieu de torturer Bella, ils auraient pu obtenir des résultats d’une précision allant jusqu’à 86 % – bien supérieure à celle des données issues des tests sur les lapins.

  • Des chiens gavés de pesticides

Un tube a été placé dans la gorge de Barney*, un chien, afin qu’un produit chimique utilisé dans les pesticides puisse être injecté directement dans son estomac. Cette procédure a été réalisée tous les jours pendant 90 jours, après quoi il a été tué et ses organes disséqués.

Les chiens utilisés dans ces tests peuvent être forcés d’inhaler ou d’ingérer des substances utilisées dans les désherbants, les raticides ou les insecticides. Ils peuvent souffrir de convulsions, d’hémorragies internes ou de lésions organiques et peuvent même mourir au cours de l’expérience. Pour tous les animaux utilisés dans des tests de toxicité cruels, leur tourment dure toute leur vie.

  • Plus de 2,6 millions d’animaux utilisés dans des tests de toxicité

Rita, Bella et Barney ne sont que trois des millions d’animaux qui ont été tourmentés dans les laboratoires européens pour des tests de toxicité. Les réformes législatives concernant la réglementation des produits chimiques, envisagées dans le cadre de la stratégie de la Commission européenne pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques, sont susceptibles d’entraîner de nouveaux tests sur beaucoup plus de souris, cobayes, oiseaux, poissons, grenouilles et autres animaux. Rien ne justifie ces tests.

Avec un investissement adéquat et une conception soignée, l’UE pourrait utiliser des approches non animales pour assurer la meilleure protection de la santé humaine et de l’environnement sans gaspiller de ressources dans un système surchargé et peu fiable qui dépend de la souffrance et de la mort d’animaux.

*Les noms des animaux ont été ajoutés – dans les laboratoires, les animaux ne sont connus que comme un numéro sur une liste de contrôle.

Les solutions aux expériences sur les animaux

Les expériences sur les animaux sont cruelles et coûtent cher, et elles mènent à des résultats faussés qui sont généralement inapplicables aux humains. C’est en partant de ce constat que les scientifiques les plus avant-gardistes du monde travaillent pour développer et utiliser des méthodes pour l’étude des maladies et les tests de produits qui remplacent le recours aux animaux et qui sont aptes à en prédire les effets sur la santé humaine. Ces diverses méthodes non-animales sont généralement plus rapides et moins coûteuses à mettre en œuvre.

Voici quelques alternatives aux expériences sur les animaux :

Les expériences in vitro

  • L’institut Wyss d’Harvard a créé des « organs-on-chips » (organes sur une puce) qui contiennent une culture de cellules humaines, une technique avancée permettant d’observer la structure et le fonctionnement des organes et du système d’organes humains. Ces puces peuvent être utilisées pour prédire les réactions humaines dans la recherche sur les maladies, les essais de médicaments et les tests de toxicité. Elles ont démontré qu’elles étaient capables de simuler la physiologie humaine, les maladies et les réactions aux médicaments de façon plus précise que des expériences animales cruelles. De grandes entreprises, telles que HµRel Corporation, proposent déjà des puces électroniques que les chercheurs peuvent utiliser pour remplacer les animaux.
  • Différentes expériences reposant sur les cellules et modèles de tissus humains peuvent être effectuées afin d’évaluer l’innocuité des médicaments, des produits chimiques, des cosmétiques et des produits de consommation. L’entreprise CeeTox (rachetée par Cyprotex) a développé une méthode permettant d’évaluer la tendance d’un produit à provoquer une allergie cutanée chez l’humain. Elle a recours à des tissus biologiques EpiDerm™ de MatTek’s,un modèle de peau en trois dimensions fabriqué à partir de cellules de peau humaine qui simule les principaux éléments d’une peau humaine normale. Il évite l’utilisation de cobayes ou de souris auxquels on aurait injecté ou appliqué sur leur peau rasée une substance afin d’observer les réactions allergiques. L’EpiDerm™ de MatTek évite également l’utilisation de lapins lors d’expériences douloureuses et prolongées auparavant réalisées pour évaluer le pouvoir corrosif ou irritant des produits chimiques sur la peau humaine.
  • Les chercheurs de l’EURL ECVAM ont développé cinq tests différents qui utilisent des cellules de sang humain pour déceler des substances dans les médicaments qui, lorsqu’ingérés, provoquent une réaction de fièvre potentiellement dangereuse. Ces méthodes non-animales évitent l’utilisation cruelle de lapins lors de ces tests douloureux.

La modélisation informatique (in silico)

  • Des chercheurs ont développé un large éventail de modélisation informatique de pointe qui simule la biologie humaine et la progression des maladies. Les études montrent que ces modèles peuvent prédire précisément comment le médicament réagira dans le corps humain et peuvent mettre un terme à l’utilisation d’animaux dans le cadre de recherches exploratoires et d’un grand nombre de tests de médicaments réalisés couramment.
  • Les « relations quantitatives structure à activité » (QSAR en anglais) désignent des techniques informatisées qui peuvent remplacer les expériences sur les animaux en produisant des prédictions fiables sur la dangerosité d’une substance, en se basant sur les similarités avec des substances existantes et sur notre connaissance de la biologie humaine. Les grandes entreprises et les gouvernements utilisent de plus en plus les outils de la QSAR pour éviter les tests de médicaments sur les animaux, PETA États-Unis les promeuvent activement et financent leur utilisation à l’échelle internationale.

La recherche à l’aide d’humains volontaires

  • Une méthode appelée « micro–dosage» peut fournir des informations vitales sur la sécurité d’un médicament expérimental et sur la manière dont il est métabolisé chez l’humain avant des essais sur des humains à plus grande échelle. Une seule dose extrêmement faible est administrée aux sujets volontaires et des techniques de pointe sont utilisées afin de surveiller la façon dont réagissent les médicaments dans le corps. Le microdosage peut aider à éliminer les composés médicamenteux qui ne fonctionnent pas chez l’humain, afin d’éviter de passer inutilement aux essais sur les animaux exigés par le gouvernement.
  • Des techniques avancées d’enregistrement et d’imagerie cérébraux – tels que l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) – sur des humains volontaires peuvent être utilisées à la place d’expérimentations archaïques lors desquelles les cerveaux de rats, de chats et de singes sont endommagés. Ces techniques modernes permettent au cerveau humain d’être étudié, sans danger, jusqu’à l’échelle du neurone, et les chercheurs peuvent temporairement et de manière réversible provoquer des troubles cérébraux en utilisant la stimulation magnétique transcrânienne.
  • Au lieu de provoquer des maladies humaines chez les animaux dans des environnements artificiels, des études épidémiologiques – l’étude de maladies naturellement présentes au sein de la population – peuvent fournir des informations vitales et recueillies auprès la population humaine sur les facteurs de risques et les causes des maladies. Ce type d’étude nous a renseigné sur le lien de causalité qui existe entre le tabac et le cancer, le mécanisme de transmission du virus du SIDA et d’autres maladies infectieuses, et l’identification de facteurs de risques cardiovasculaires. Les études épidémiologiques ont permis de mettre en place des mesures adaptées afin de prévenir ou de réduire l’apparition de ces maladies.

Les simulateurs de patient humain

  • Il a été rapporté que des simulateurs de patients humains informatisés surprenants de vie qui respirent, saignent, convulsent, parlent et peuvent même « mourir » offrent un meilleur apprentissage aux étudiants en physiologie et en pharmacologie que les entraînements sommaires qui consistent à charcuter des animaux. La plupart des simulateurs de haute technologie reproduisent des maladies et des blessures, et peuvent produire des réponses biologiques en cohérence avec les interventions médicales et l’administration de médicaments.
  • Pour une formation médicale plus poussée, des systèmes comme TraumaMan – qui reproduit une respiration, les saignements d’un torse humain et se compose de couches de peau, de tissus, de côtes et d’organes internes réalistes – sont généralement utilisés pour enseigner les interventions chirurgicales d’urgence. Selon de nombreuses études, ces systèmes ont fait la démonstration qu’ils étaient capables de transmettre des gestes opératoires efficaces mieux que ne le font les cours qui imposent aux étudiants de tuer par balle ou de disséquer des cochons, des chèvres ou des chiens vivants.

En raison de tout ce qui précède, nous sommes maintenant conscients de la cruauté et de la vanité des expériences sur les animaux

Ensemble, sensibilisons alors nos proches, signons les pétitions et soutenons les Associations de bien-être animal dans l’abolition de l’expérimentation animale et la valorisation de ses alternatives.

Références bibliographiques :

Peta France (juin 2022). Romy appelle à une UE sans expérimentation animale dans une nouvelle vidéo choc de Peta

Peta France (juin 2022). Des millions d’animaux pourraient bientôt être empoisonnés dans les laboratoires de l’UE-empêchons cela

Peta France (avril 2022). Que faire pour la Journée pour les animaux dans les laboratoires ?

Animal Testing (avril 2022). Quelles expériences ? De quoi s’agit-il ?

Peta France. Les alternatives aux expériences sur les animaux